La possibilité d'une île

Qui, parmi vous, mérite la vie éternelle ?


Terminé le dernier Michel Houellebecq. Ayant beaucoup apprécié ses précédents romans (je n'ai pas encore lu son recueil de poèmes ni son essai sur H.P. Lovecraft), j'attendais, comme beaucoup, assez impatiemment ce nouvel opus.

Deux récits évoluent en parallèles celui de Daniel1, notre contemporain et celui de Daniel24, 2000 ans plus tard. Alors que Daniel1 est un comique volontairement provocateur ("On préfère les partouzeuses palestiniennes", "Broute-moi la bande de Gaza (mon gros colon juif)"; pour vous donner une idée de ses oeuvres) au succès énorme, Daniel24 fait partie d'une nouvelle race d'individu, les post-humains, ayant quasi remplacé l'humanité.

Houellebecq décrit, via Daniel1, avec toujours une telle pertinence de sa plume glacée le désespoir de notre société actuelle: les relations sociales insipides, l'inexorable malédiction du vieillissement dans un monde dominé par le sexe, et, bien sûr, la mort.
Il en propose comme solution, l'accès à la vie éternelle via le clonage humain. Si l'on peut d'abord sourire à la description de la secte promettant cela à ces adeptes (une image à peine voilée de la secte de Raël), force est de constater que cette promesse de vie éternelle est beaucoup plus censée et lucide que celles promises par les actuelles religions moyenâgeuses (Christianisme, Islam, etc).

Plus complexe et aussi plus épais (un bon vieux pavé de 500 pages) que ses précédents ouvrages, Houellebecq nous livre ici un livre très réfléchi et bouleversant, mais qu'il vous faudra sûrement relire plusieurs fois pour en saisir toute la profondeur si, comme moi, vous n'êtes pas diplômé de la Sorbone.

Petit point noir toutefois, ce livre pue ! Pas le contenu, mais il pue au sens propre. Je ne sais pas sur quel papier il a été imprimé mais son odeur est très loin d'être agréable (contrairement aux autres livres dont l'odeur de neuf m'est, en général, assez agréable).

Bref, un livre, qui, à défaut de vous rendre plus heureux, aura au moins le mérite d'ouvrir votre esprit et de vous faire réfléchir.

La possibilité d'une île

Commentaires

1. Le vendredi, octobre 14 2005, 09:43 par papyrus

J'ai été trrès dédçu par "la possibilité..." Les personnages ne sont pas convainquants, leur sexualité très puérile. Il y a trop d'accent sur la fellation en tant que passe-temps. Les monologues du Savant et des clones Daniel -- du charabia pseudo-scientifique. En général -- Un BD litteraire qui ne mérite pas un prix.