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samedi, février 1 2020

« Gagner la guerre » de Jean-Philippe Jaworski

Grand amateur de fantasy, la plupart de mes lectures sont généralement en anglais. « Gagner la guerre » de Jean-Philippe Jaworski trônait dans ma pile (virtuelle) de lecture depuis un moment, auréolé par ses excellentes critiques et la perspective de lire une œuvre de fantasy en français. Il y était accompagné de « Janua Vera », le recueil de nouvelles dans le même univers précédent le roman.

Jaworski n'a pas usurpé sa réputation d'excellent auteur, son texte est incroyablement bien écrit. Le style et le rythme sont remarquables et je me suis plusieurs fois surpris à relire certains passages rien que pour le plaisir d'en profiter une seconde fois. Le vocabulaire est également extrêmement riche; c'est bien simple, j'ai dû plus souvent utiliser la fonction dictionnaire de ma liseuse que lors de mes lectures en anglais !

L'univers, si bien introduit dans « Janua Vera », est toujours aussi cohérent et plaisant à découvrir. Ce mélange de pseudo-réalisme historique, la ville principale savant mélange de Florence et de Rome antique, saupoudré de magie et de fantasy fonctionne à merveille.

Toutes ces belles qualités sont malheureusement ternies par un propos extrêmement viriliste et des personnages féminins quasi inexistants. On retombe de plain pieds dans les critiques et clichés souvent associés au genre et c'est bien dommage. Cela m'a d'autant plus marqué après les nombreuses œuvres de Brandon Sanderson et Robin Hobb que j'ai lues récemment et qui ont démontré avec brio qu'on pouvait écrire de l'excellente fantasy avec des personnages féminins forts et intéressants. J'ai un peu le même arrière-goût qu'après la lecture de « La Horde du Contrevent » qui tombait dans les mêmes travers, bien que de façon moins marquée. Cela donne l'impression que la fantasy française est restée bloquée au siècle passé et n'arrive pas à sortir des stéréotypes de genre qui ont trop longtemps collés à ce style littéraire.

Du coup si vous avez des recommandations d'auteurs·rices francophones qui arrivent à éviter ces écueils je suis preneur.

vendredi, juin 2 2006

La journal d'un remplaçant

Je viens de terminer la lecture de « Le journal d'un remplaçant », magnifique bande dessinée autobiographique disponible gratuitement sur le blog d'Everland. On y suit au fil des pages la vie d'un enseignant qui effectue un remplacement durant une année dans une école pour élèves à problèmes.

Crises de nerfs, interrogations, dépit et vrai moment de joie sont le quotidien de cet instituteur passionné et entièrement dévoué à son métier. C'est incroyable comment avec de simples patates l'auteur arrive à faire passer tellement d'émotions. Cela fait longtemps que je n'avais plus lu en BD quelque chose d'aussi drôle, émouvant et tellement humain.

Il semble qu'une version papier pourrait bien voir le jour. Quand on voit la qualité de certaines BD, on se dit que ce projet mérite amplement une publication et gagnerait vraiment à être connu.

Une très chouette lecture que je vous conseille vivement !

jeudi, novembre 17 2005

American Psycho : le livre

Patrick Bateman travaille à Wall Street. Il ne porte que des vêtements des plus grandes marques, va dans un club de sport à 5000 $ l'année et loue pour plus de 500 $ de cassettes vidéos par mois.
Patrick Bateman utilise plus de 10 produits de soin différents lors de sa douche matinale. Il sort dans les boites les plus select de New-York et sniffe sa ligne de coke dans les lavabos.
Patrick Bateman prends plaisir à torturer des prostituées avec un pistolet à clous et à les violer avec un cintre. Il engeule les pressing chinois qui ne sont pas foutu de nettoyer correctement ses draps, importé de Santa-Fé, couverts de sang.

J'ai terminé American Psycho de Bret Easton Ellis (acheté 3€ chez Pêle-Mêle). J'ai rarement aussi été marqué par un livre. Le personnage de Patrick Bateman est clairement un des personnages les plus intéressants qu'il m'ai été donné de lire dans un roman. Ce golden boy, pure produit de l'Amérique des années 80, qui travaille pour tenter de garder un semblant de tissu social est tout bonnement fascinant (et le fait qu'il découpe des femmes à la tronçonneuse dans son appartement n'est pas forcément la chose la plus dingue chez lui).
Dans un monde où les objets et le paraître ont plus d'importance que les gens, on assiste au fil des pages à la déshumanitation du héros.

C'est le premier livre que je lis de Bret Easton Ellis et cela m'a vraiment donné envie de lire le reste de son oeuvre. Son dernier livre, Lunar Park vient d'ailleurs de sortir et est, parait-il, un chef d'oeuvre.
Son style d'écriture est vraiment original et les scènes de massacre sont décrites avec une telle froideur que le livre a provoqué un véritable scandale à sa sortie. L'auteur a même reçu des menaces de mort et du engager des gardes du corps !

Un livre vraiment dérangeant et terriblement interpellant que je vous conseille vivement.
Me reste plus qu'à voir le film.

samedi, octobre 8 2005

La possibilité d'une île

Qui, parmi vous, mérite la vie éternelle ?


Terminé le dernier Michel Houellebecq. Ayant beaucoup apprécié ses précédents romans (je n'ai pas encore lu son recueil de poèmes ni son essai sur H.P. Lovecraft), j'attendais, comme beaucoup, assez impatiemment ce nouvel opus.

Deux récits évoluent en parallèles celui de Daniel1, notre contemporain et celui de Daniel24, 2000 ans plus tard. Alors que Daniel1 est un comique volontairement provocateur ("On préfère les partouzeuses palestiniennes", "Broute-moi la bande de Gaza (mon gros colon juif)"; pour vous donner une idée de ses oeuvres) au succès énorme, Daniel24 fait partie d'une nouvelle race d'individu, les post-humains, ayant quasi remplacé l'humanité.

Houellebecq décrit, via Daniel1, avec toujours une telle pertinence de sa plume glacée le désespoir de notre société actuelle: les relations sociales insipides, l'inexorable malédiction du vieillissement dans un monde dominé par le sexe, et, bien sûr, la mort.
Il en propose comme solution, l'accès à la vie éternelle via le clonage humain. Si l'on peut d'abord sourire à la description de la secte promettant cela à ces adeptes (une image à peine voilée de la secte de Raël), force est de constater que cette promesse de vie éternelle est beaucoup plus censée et lucide que celles promises par les actuelles religions moyenâgeuses (Christianisme, Islam, etc).

Plus complexe et aussi plus épais (un bon vieux pavé de 500 pages) que ses précédents ouvrages, Houellebecq nous livre ici un livre très réfléchi et bouleversant, mais qu'il vous faudra sûrement relire plusieurs fois pour en saisir toute la profondeur si, comme moi, vous n'êtes pas diplômé de la Sorbone.

Petit point noir toutefois, ce livre pue ! Pas le contenu, mais il pue au sens propre. Je ne sais pas sur quel papier il a été imprimé mais son odeur est très loin d'être agréable (contrairement aux autres livres dont l'odeur de neuf m'est, en général, assez agréable).

Bref, un livre, qui, à défaut de vous rendre plus heureux, aura au moins le mérite d'ouvrir votre esprit et de vous faire réfléchir.

La possibilité d'une île

jeudi, septembre 8 2005

Harry Potter and the Half-Blood Prince

Enfin lu le dernier Harry Potter! C'est du Harry Potter, toujours aussi chouette et prenant à lire (quoique nettement moins chouette après qu'un blaireau n'ai rien trouvé de mieux à faire que de dire la fin du livre juste à coté de vous...).

Assez différents des tomes précédents, il ne se passe finalement pas grand chose dans la majorité du bouquin ; toute l'action étant concentrées dans les derniers chapitres. Mais quels derniers chapitres! On s'éloigne encore un peu plus du conte pour enfant des premiers tomes: ça pète dans tous les sens, très violent et une fin bien trash. De très bon augure pour un dernier tome et une fin en apothéose!

Mais bon avant ça on est encore partit pour au moins 2 ans d'attentes... :(


Je viens de voir sur Amazon la couverture de la version française; elle ressemble à rien! Celle de la VO est bien plus classe et en adéquation avec les passages marquants du livre.

samedi, juillet 23 2005

Le meilleur des mondes

Cela faisait un sacré bout de temps qu'il était dans la liste de mes livres à lire avant ma mort, je l'ai enfin lu: Le meilleur des mondes de Aldous Huxley. Je présume que tout le monde, à défaut de l'avoir lu, connais le thème général du bouquin. Dans un certain futur, une société unique, entièrement gérée par l'état. La reproduction sexuelle a été abolie au profit de l'incubation artificielle. Les individus sont produits selon les besoins de la société et pour se faire sont prédestiné à une certaine tâche dès la fécondation. On les classe ainsi dans 5 grandes classes allant des alpha, occupant les postes à responsabilité, aux epsilon pour les tâches les plus basiques et ingrates.
Ce qu'il y a dans d'extraordinaire dans le Meilleur des mondes c'est que "Tout le monde est heureux maintenant". En effet, dès leur naissance et durant toute leur enfance, tous les individus sont conditionnés pour aimer ce qu'il devront faire plus tard.

Ce roman est considéré avec 1984 de George Orwell comme une pièce maitresse de la science-fiction d'anticipation. J'ai toutefois trouvé la société décrite par Huxley bien plus positive et heureuse que celle de 1984.
Là où tous les individus vivent dans une peur permanente de l'état chez Orwell, dans le meilleur des mondes tout le monde est heureux et se complait de cette vie où le sexe libre et la consommation de drogues est plus que vivement encouragée.

Finalement, même si je n'ai pas vraiment accroché à l'histoire en tant que telle et au style littéraire de Huxley, je recommande ce livre pour la vision de cette société, peut-être pas si hypothétique que cela finalement.

Le meilleur des mondes

mercredi, juillet 13 2005

Flash

Histoire de changer des ordinateurs et des kebabs, parlons un peu littérature.

J'ai lu assez récemment Flash ou le grand voyage de Charles Duchaussois. L'histoire vrai d'un homme partit faire un tour du monde en 1969 (pleine période hippie). Son parcours est tout simplement hallucinant, il sera trafiquant d'armes au Liban, découvrira le haschich avec un groupe d'hippies en Turquie et se retrouvera à Katmandou où il ferra l'expérience de la drogue par injection (et son fameux flash) et finira complètement junkie à la porte de la mort.

Au delà de son voyage à travers tous ces pays, c'est sa descente dans la drogue que l'auteur tient à raconter. Sans moralisme, sans fausse pudeur ou idée préconçue, juste l'expérience de quelqu'un qui a été très très loin et qui s'en est miraculeusement tiré.

"Flash, en anglais, ça veut dire éclair. Pour un drogué, ça veut dire spasme. Le flash, c'est ce qui ce passe dans le corps d'un drogué quand, poussée par le piston de la seringue, la drogue entre dans ses veines. (...) Il n'y a que la piqûre - la piquouze, le shoot - le fixe qui donne le flash. Voilà pourquoi tout vrai drogué, un jour ou l'autre, en arrive fatalement à la piqûre. Et devient un Junkie. Un Dieu. Ou une loque. Au choix."


Un livre tout bonnement passionnant à lire et faire lire autour de soi (demandez le moi à préter si ça vous intéresse).

Flash ou le grand voyage